L’histoire de Montfermy

 

La commune de Montfermy est composée principalement de hauts plateaux granitiques et vallées profondes, dans lesquelles coulent la Sioule et son affluent le Tourdoux.

Montfermy vient du latin Mont Fruminus. « Mont » signifie la montagne. « Fruminus » pourrait être le nom d’un homme d’origine latine ou faire référence à la montagne enfermée dans une boucle de la Sioule. On trouve « Montefrumino » en 1115, « Mont fruminus » en 1118, Mons Fermin en 1287.

Selon l’Abbé Mioche, Brachion, ancien abbé de Menat, aurait choisi le site de Montfermy pour son repos éternel. Il aurait demandé à son successeur et aux moines de son entourage de faire édifier un petit oratoire et d’y transporter sa dépouille. Ce qui aurait été fait en l’an 578. Vers l’an 1000, les Bénédictins remplacèrent les moines de Saint Brachion.

Sur ces plateaux granitiques au village du Puy-Maladroit une éruption volcanique de l’ère tertiaire, période miocène, environ 15 millions d’années, vint recouvrir de basalte la roche primitive. Cette éminence donnera par la suite son nom au lieu-dit « Le Puy ».

« Maladroit » fait référence à la maladrerie édifiée à proximité du Puy au Moyen-âge et dans laquelle on soignait les lépreux.


Le blason

 

Description héraldique :

Ecartelé d’or et d’azur à la bordure engrêlée de gueules ; au 1er à la crosse de sinople ; au 2ème à la fasce ondée d’argent ; au 3ème à la tour crénelée et maçonnée de sable ; au 4ème à deux palmes de sinople chargées d’une couronne de laurier de même ; et sur le tout, de gueules à l’agneau pascal d’argent tenant sa banderole croisetée.

Symbolisme :

L’écartelé jaune et bleu avec la bordure rouge est repris sur les armes des seigneurs de La Roche, devenus par la suite de La Rochebriant, protecteurs et bâtisseurs de l’église et du prieuré de Montfermy, dont plusieurs membres reposent dans l’église comme en témoignent les dalles funéraires scellées dans les murs de la nef.
La crosse rappelle le prieuré bénédictin de Montfermy et les abbés d’Ebreuil, seigneurs et barons de Montfermy.
La fasce ondée représente la rivière « La Sioule » s’étirant au pied du bourg.
La tour symbolise la féodalité et la petite construction nommée « Le Châtelet » située au sommet du rocher, à proximité du prieuré, ainsi que les autres châteaux aux villages du Puy-Maladroit, de la Ribeyre…
Les palmes et la couronne de laurier rappellent la présence gallo-romaine sur le territoire de Montfermy.
L’écu posé en abime fait référence à la famille Bouyon, dernière propriétaire du domaine de la Ribeyre au XVIIIème et XIXème siècle avant son démantèlement.


L’église

 

L’église, de style roman, est édifiée sur un promontoire rocheux au cœur d’un méandre de la Sioule. Située au centre du village de Montfermy, elle faisait partie autrefois d’un prieuré dépendant de l’abbaye bénédictine d’Ebreuil. Construite à l’origine vers le XI – XIIème siècle, il ne subsiste de cette période que le chœur roman de plan tréflé composé de l’abside et de deux absidioles, réalisées essentiellement en appareil de trachyte. Cette partie a été classée Monument Historique par arrêté ministériel du 11 février 1908.

Au début des années 80, des peintures murales du début du XIVème siècle sont découvertes sous le badigeon recouvrant les murs du chœur. Elles sont restaurées par Yves Morvan, et représentent 3 scènes historiées ayant un rapport avec l’histoire de Montfermy ; la reconstruction de la voute de la nef, le mariage d’un couple avec leurs enfants nés avant l’union, un enterrement collectif en présence d’ecclésiastiques, ainsi que les douze apôtres et des anges.

La nef était, à l’origine, composée d’une partie centrale et de deux bas-côtés avec des voûtes en demi-cintre. Au début du XIXème siècle, cette nef était en très mauvais état, les voutes étant écroulées, il est alors décidé de la reconstruire sous la forme d’une nef unique. L’architecte Gilbert-Aymon Mallay supervise le chantier à partir de 1868. Il respecte le style roman du chevet en utilisant des modillons à copeaux identiques à ceux du chœur et de la mosaïque de pierres blanches et grises dans les arcs. A l’intérieur de la nef, il fait encastrer dans les murs ouest et nord, les trois dalles funéraires de la famille de La Rochebriant, qui se trouvaient posées au sol dans le choeur. Ces pierres tombales sont classées Monument Historique au titre du mobilier depuis le 27 décembre 1907.

En 1890, un nouveau clocher est construit pour remplacer l’ancien effondré, on ajoute également une sacristie jouxtant l’absidiole sud. Ses travaux sont supervisés par l’architecte Jules Painchaux.

La nef, le clocher et la sacristie ont été inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté préfectoral du 13 janvier 2022.


La croix du cimetière

 

A l’entrée du cimetière, se trouve une Croix en andésite datée de 1536. Cette croix est classée Monument Historique depuis le 11 février 1908 (comme le chœur de l’église). Elle est remarquable car elle est complète dans son ensemble et elle se trouve à son emplacement d’origine. Elle est composée de bras en balustres à fleurons plats, réunis en une raquette par des ornements à volutes. Sur le côté ouest se trouvent un Christ, et sur le côté est, une vierge à l’enfant, ayant une tête d’ange pour console. Le fût est surmonté d’un chapiteau avec des moulures en méplat. Le dé cubique est décoré sur les quatre faces avec le monogramme du Christ, celui de la Vierge, le buste du donateur et les initiales BB, une rosace de feuilles d’acanthe. Le haut du dé porte l’inscription « L’an 1536 fut faicte par Bovnet Burdeix »


La cascade

 

La cascade de Montfermy est connue de tous les guides touristiques. Située dans la boucle de la Sioule, au-dessous du bourg de Montfermy, la cascade est l’œuvre des moines bénédictins du prieuré de Montfermy. Le rocher a été taillé afin de créer une chute d’eau pour actionner la roue de leur moulin bâti en contrebas. Ce moulin est dénommé le plus souvent « Moulin Rouge » car il était couvert en tuiles, ce qui n’était pas courant au Moyen-âge et à la Renaissance pour un bâtiment rural. On le trouve parfois appelé « Moulin de la Tranchade ».

Jusqu’au milieu du XVIIIème, il est géré par les Bénédictins d’Ebreuil, représenté par le Bailly de Montfermy. Ensuite, il sera en la possession de la famille Herment, puis Cercy du bourg et fonctionnera jusque vers 1914.